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A bout de course

Dans le cadre des 100 ans de la Warner. 


On pourrait croire un adolescent comme les autres, si ce n’était cette tension matérialisée par un discret ballet de voitures banalisées. Mais Dany sait quoi faire : passer par le jardin de la maison, embarquer son piano muet, son petit frère sous le bras, prévenir ses parents et reprendre la route. Dany a la fuite dans le sang : il est né dans une famille en cavale, poursuivie depuis 15 ans pour un acte militant anti-guerre du Vietnam qui a mal tourné. Dès que la menace du FBI se rapproche, les Pope changent de maison, de ville, d’identité, de métier, d’école, d’amis, pour reconstruire ailleurs leur drôle de vie. Mais l’adolescent est lassé de cette existence faite de mensonge et de dissimulation. Il rêve de musique, d’études, et aussi d’amour, auprès de la fille d’un de ses professeurs. Mais comment devenir un adulte quand on est un fugitif, pourchassé pour un crime que l’on n’a pas commis ?

Le road movie est une thématique forte du cinéma américain des années 70. Il permet à Lumet de traiter ici ses thèmes de prédilection : le citoyen face à l’institution, l’opposition entre la morale et la loi. Mais dans à Bout de Course, le fugitif solitaire est une sympathique famille, très classique en apparence. Réalisé pendant les années Reagan, ce film dont le titre original est inspiré d’une chanson de Jackson Browne, tire un trait sur les illusions des enfants de Jack Kérouac, dont les dérives sont exprimées par le copain terroriste Gus. La force du film vient d’abord du parti pris par Lumet : il nous raconte une histoire de famille et une histoire d’amour, non celle d’une cavale. Les amateurs de course poursuite seront déçus ; les méchants flics qui menacent la famille ne sont que de lointaines silhouettes dans leurs voitures noires. Lumet ne joue pas le suspens : la famille Pope, figure contemporaine du Juif errant, est condamnée à n’avoir aucun repos et qu’elle soit un jour rattrapée par la police n’a que peu d’importance. L’attrait d’à bout de Course réside aussi dans la qualité de la distribution : Christine Lahti interprète finement la mère, touchante  dans ses conflits internes, Judd Hirsch est un père malheureux, psychorigide et gai, et la jolie Martha Plimpton, compose une convaincante amoureuse transgressive. Mais c’est évidemment le regretté River Phoenix, qui emporte le morceau. Sourire craquant, moue boudeuse, mèche rebelle, grand talent,  il s’ouvrait les portes d’une carrière prometteuse. Hélas, la drogue va couler River en 1993, et l’idole devint une icône, « forever  young ».

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Bande-annonce 100 ans de Warner

Générique

  • Réalisateur

    Sidney Lumet

  • Scénariste

    Naomi Foner

  • Durée

    1h55

  • Pays

    Etats-Unis

  • Date de sortie

    26 octobre 1988

  • Date de reprise Caméo

    16 août 2023

  • Distributeur

    Warner Bros


Acteurs et actrices

Christine Lahti → Annie Pope

River Phoenix → Danny Pope

Judd Hirsch→ Arthur Pope

Jonas Abry → Harry Pope

Martha Plimpton → Lorna Phillips

Ed Crowley → Mr. Phillips

L.M. Kit Carson → Gus Winant

Steven Hill → Donald Patterson

Augusta Dabney → Abigail Patterson

David Margulies → Dr. Jonah Reiff

Sloane Shelton → Mrs. Phillips

Ronnie Gilbert → Mrs. Taylor


Filmographie


7h58 ce samedi-là
Jugez-moi coupable
Mise à nu
Whistle
Gloria
Critical Care
Dans l'ombre de Manhattan
L'Avocat du diable
Une étrangère parmi nous
Contre-Enquête
Family Business
À bout de course
Le Lendemain du crime
Les Coulisses du pouvoir
A la recherche de Garbo
Daniel
Le Verdict
Piège mortel
Le Prince de New York
Just Tell Me What You Want
The Wiz
Equus
Network, main basse sur la télévision
Un après-midi de chien
Le Crime de l'Orient-Express
Lovin' Molly
Serpico
Les Yeux de Satan
The Offence
Le Gang Anderson
King : de Montgomery à Memphis
Last of the Mobile Hot Shots
Le Rendez-vous
Bye Bye Braverman
La Mouette
Le Groupe
M 15 demande protection
La Colline des hommes perdus
Le Prêteur sur gages
Point limite
Long voyage vers la nuit
Vu du pont
L'Homme à la peau de serpent
Une Espèce de garce
Les Feux du théâtre
12 hommes en colère