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Sparta

Entretien avec Ulrich Seidl réalisateur

Ewald de SPARTA est le frère de Richie Bravo, le personnage principal de RIMINI. Vous dessinez les deux hommes de manière très différente. Quels sont leurs points communs et qu’est-ce qui, selon vous, relie leurs deux histoires ?

Le caractère et l’apparence extérieure des deux frères ont été délibérément conçus de manière très différente. Richie, un pugiliste et un charmeur de la vieille école, est un chanteur pop égocentrique qui recherche sans cesse l’attention et la reconnaissance. Son jeune frère Ewald, quant à lui, est un homme introverti et renfermé qui manque d’estime de soi. Il est timide et impénétrable, ne cherche jamais le contact avec les autres et essaie de tout régler par lui-même. La seule chose que les deux frères ont en commun, c’est qu’ils ont grandi dans le même foyer parental et que les souvenirs de leur jeunesse commune les façonnent tous les deux. Mais même ici, des fractures apparaissent rapidement. Alors que Richie ne peut pas pardonner à son père - aujourd’hui atteint de démence - son éducation autoritaire et sa sévérité, Ewald entretient avec lui une relation presque tendre, notamment parce qu’il ressent la solitude et la désolation de son père, sentiments qui ne lui sont probablement pas étrangers non plus.

Cependant, malgré toutes les différences entre les frères, il existe un lien entre leurs histoires dans RIMINI et SPARTA. Tous deux échouent malgré des tentatives désespérées de reprendre leur vie en main et sont rattrapés, chacun à sa manière, par le passé. 

C’est déjà la deuxième fois que vous travaillez avec Georg Friedrich. Était-il dès le départ votre choix pour Ewald ? 

Oui, dès le début, j’ai pensé que Georg Friedrich serait parfait pour le rôle. Je n’aurais pas pu imaginer qu’un autre acteur le fasse et j’étais convaincu que ce rôle était fait pour lui. Pour Georg Friedrich lui-même, cependant, il s’agissait d’un défi sans précédent, accompagné de peurs qu’il a dû affronter. Il n’a pas toujours été facile pour lui de s’identifier au rôle, de le développer et d’y trouver son chemin émotionnel. Pour des raisons tout à fait compréhensibles, il a souvent eu des difficultés à se l’approprier. Il savait que ce qu’on lui demandait était une sorte de marche sur la corde raide. D’une part, il devait représenter de manière aussi crédible que possible un homme qui est attiré émotionnellement et physiquement par les garçons, et d’autre part, il devait être une figure sympathique pour le public, quelqu’un dont on peut comprendre la souffrance intérieure même si on ne le veut pas. 

Qu’est-ce qui vous a incité à situer l’histoire d’Ewald en Roumanie, un pays du sud-est de l’Europe, et comment avez-vous choisi les lieux de tournage ? 

Plusieurs raisons nous ont poussés à situer SPARTA en Roumanie. Tout d’abord, l’histoire d’Ewald est basée sur une histoire vraie qui s’est déroulée là-bas. Ensuite, le contenu du film exigeait qu’il se déroule dans une région économiquement sous-développée. La recherche de lieux pour un film est toujours l’une des activités les plus stimulantes pour moi. Voyager me permet de m’immerger dans des mondes étrangers et d’apprendre à connaître des gens différents et leur mode de vie. Cela déclenche un processus qui me permet de développer l’aspect et l’atmosphère du film dès le départ. 

De plus, le choix des lieux donne souvent naissance à de nouvelles idées pour le scénario ainsi que pour les personnages du film. 

La majorité des acteurs de SPARTA sont originaires de Roumanie et ne parlent pas allemand. Comment avez-vous procédé pour le casting, en particulier celui des enfants ? 

Le casting des garçons pour le film a été un processus qui a duré plusieurs mois et que nous avons organisé avec l’aide de collègues roumains et d’interprètes, entre autres. Nous avons été confrontés au défi de trouver des garçons d’âges, d’apparences et de personnalités différents, capables de jouer «naturellement» devant la caméra. En outre, nous devions constituer pour le film un groupe cohérent en soi. Les enfants devaient également bien se connaître, car le film indique qu’ils sont tous originaires du même village. Nous avons fait des auditions dans un nombre assez important d’endroits pour trouver des acteurs capables de répondre aux exigences des scènes improvisées. En même temps, il nous fallait établir une relation de confiance avec les parents, les enfants et les autres villageois, ce qui a été fait en accord avec les parents avant la distribution des rôles individuels. Une approche sensible des garçons et de tous les autres acteurs amateurs roumains était évidemment essentielle et s’est étendue sur toute la période de production du film.

(Dossier de presse) 

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