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"«Lacombe Lucien est le premier vrai film - et le premier film vrai - sur l'Occupation. » C'est ainsi que, dans Le Nouvel Observateur , le critique de cinéma Jean-Louis Bory salua, à sa sortie en 1974, le film de Louis Malle. Trois ans après Le Chagrin et la pitié de Marcel Ophuls, le cinéaste racontait, à rebours des images d'Épinal, un coin de France à l'heure allemande." l'Histoire

jeudi 1er juin à 20h15 au Caméo Commanderie


Juin 1944. Fils de paysans, Lucien Lacombe, 17 ans, fait des ménages dans un hospice. Son père est prisonnier de guerre en Allemagne, sa mère vit avec un autre homme. L'adolescent veut entrer dans le maquis, mais on le refuse. Il se retrouve embrigadé dans la police allemande tout en tombant amoureux de France Horn, la fille d'un tailleur juif caché dans la région…


Sur le film

Ce film est le premier du cinéaste à traiter de la Seconde Guerre mondiale. Il a été écrit avec Patrick Modiano, dont le premier roman La Place de l’Étoile dressait un portrait tragi-comique d’un jeune homme sans qualité dans la France occupée. Le protagoniste de Lacombe Lucien est un jeune paysan du Lot sans grande envergure. Ignoré par la Résistance qu’il cherche d’abord à intégrer, il rejoint finalement la Gestapo française. Il profite bien vite de ce nouveau statut avec zèle et fiel. À sa sortie, Lacombe Lucien est loin de faire l’unanimité. Les différents personnages – victimes et bourreaux – apparaissent trop contrastés et ambivalents pour coller avec l’image doloriste et rêvée d’une France réconciliée. Les intellectuels s’écharpent. Louis Malle fatigué par ces tensions s’exile aux États-Unis. La parenthèse durera dix ans et permettra la consolidation d’une œuvre toujours plus éclectique. « C’est quelqu’un qui adorait provoquer, expliquait récemment Gilles Jacob dans un entretien à Première Classics. À la sortie de Lacombe Lucien, une partie du public n’était effectivement pas prête, les plaies n’étaient pas encore cicatrisées. On lui reprochait notamment le traitement du personnage du tailleur juif et surtout de sa fille, sublimement incarnée par Aurore Clément, qui acceptait de se jeter dans les bras du protagoniste... » Louis Malle reviendra en France avec un film sur la guerre à visée rédemptrice, Au revoir les enfants (1987).