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L'improbable voyage d'Harold Fry

Note d'intention de la réalisatrice

Quand j’ai découvert le merveilleux roman de Rachel Joyce, La Lettre qui allait changer le destin d’Harold Fry arriva le mardi, je l’ai immédiatement trouvé attachant. Rachel y aborde la souffrance, le deuil, la culpabilité et la réparation : j’y ai décelé des thèmes majeurs et profondément universels, et Harold m’est apparu comme un héros extraordinaire. En s’aventurant courageusement dans l’inconnu, il montre qu’il est possible d’aller vers la guérison lorsqu’on fait confiance au destin.

Étant donné que l’essentiel du récit se déroule dans l’esprit d’Harold, la plus grande difficulté du film consistait à faire comprendre ce qui se passe sans passer par systématiquement par le dialogue. Quand on m’a envoyé le scénario, ce qui m’a frappée, c’est qu’on pouvait exprimer beaucoup de choses visuellement. Harold est un être extrêmement tourmenté et déchiré, mais son périple est sentimental, voire poétique. D’un point de vue cinématographique, c’était une occasion formidable d’être au plus près d’un personnage et de s’attacher à ses pas tout au long de son parcours.

La nature joue un rôle central, tout comme les paysages, si bien que l’Angleterre – et les autres personnages – nous a permis de raconter son histoire. Je me suis dit que le meilleur moyen de s’y prendre consistait à faire nous-mêmes le voyage, si bien que Kate McCullough, notre directrice de la photo, et moi avons pris la route, et parcouru le périple d’Harold, de Kingsbridge à Berwick-uponTweed. C’était un formidable apprentissage de voir l’évolution des paysages et des villes à mesure qu’on se dirigeait vers le nord, et cela nous a permis de comprendre la nature du voyage d’Harold. Au bout du compte, c’est ce voyage qui nous a convaincus qu’il fallait tourner ce film dans la continuité chronologique. 

Nous avons choisi nos lieux de tournage, et même nos plans, en fonction de ce qui nous semblait convenir pour le paysage émotionnel d’une scène. Et comme nous tournions dans l’ordre, Jim était en mesure de s’endurcir à mesure qu’il évoluait à travers la campagne. Un grand acteur doit se glisser dans la peau du personnage, ce qui se voit à l’image. Heureusement pour nous, nous avions Jim Broadbent. C’était très fort visuellement parce que c’était vrai : Jim avait le visage buriné et il traversait vraiment la campagne à pied. Son expérience a magnifiquement nourri son jeu. 

Il s’agit de personnages complexes à interpréter : Harold et sa femme Maureen se sont aguerris en silence, s’empêchant presque de vivre. Étant donné qu’il avait été choisi pour enregistrer l’audiolivre au moment de la parution du roman, Jim Broadbent s’est imposé dans le rôle. Penelope Wilton, qui insuffle une complexité émotionnelle et une précision extraordinaire à son jeu, et Jim forment un couple qui s’est éloigné, mais qui reste uni à ce moment-charnière de bouleversement dans leur vie. 

J’espère que les spectateurs seront tout aussi émus par ces acteurs et qu’ils percevront, à travers leur jeu, le fait qu’il est essentiel d’aller vers les autres et de nouer des liens avec les êtres et les lieux autour de soi. Il s’agit d’une magnifique histoire, pleine d’espoir, qui nous pousse à faire preuve de courage, à s’aventurer dans l’inconnu même quand celui-ci est un peu effrayant, pour affronter ce qui nous terrifie. L’IMPROBABLE VOYAGE D’HAROLD FRY nous apprend que la vie peut changer et qu’avec une certaine foi dans l’avenir, le meilleur peut arriver.

Hettie MacDonald

(Dossier de presse) 

l'improbable voyage d'Harold Fry

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