Quand Valérie Donzelli et Audrey Diwan m’ont demandé si je voulais participer à l’écriture du scénario, je leur ai répondu que je n’y tenais pas, mais aussi qu’elles pouvaient faire ce qu’elles voulaient, et devaient se sentir entièrement libres. Le plus important, pour moi, était que mon livre donne lieu à un grand film. Pour ce faire, je savais que Valérie devait pouvoir s’en emparer sans contrainte pour l’emmener dans son univers, dans la grammaire du cinéma. J’avais confiance.

En plus d’être une fiction poignante et une œuvre où se reconnaissent l’esprit et le style de son auteure, L’AMOUR ET LES FORÊTS est un film politique et engagé. Cela était très important pour nous. 

Il se trouve que depuis la sortie de mon roman, en 2014, j’ai reçu de nombreux témoignages de lectrices me confiant que s’étant projetées dans l’histoire de l’héroïne, elles avaient compris que si elles ne quittaient pas le domicile conjugal, elles finiraient comme elle, morte. Elles m’écrivaient que mon livre les avait sauvées. 

L’enjeu principal de l’adaptation de mon roman était que le film puisse produire sur les spectatrices le même impact. Il fallait un film électrochoc qui fasse qu’une fois la salle rallumée, des femmes décident de se soustraire à l’emprise de leur conjoint et de passer à l’offensive. Valérie et Audrey ont dessiné une voie lumineuse dont je ne doute pas qu’elle sera empruntée par un grand nombre de femmes. 

Il fallait pour cela une incarnation subtile et puissante. L’engagement de Virginie Efira et Melvil Poupaud est total et force l’admiration. La beauté du film tient aussi, je dois le souligner, à la vérité de ce que font, dans des rôles qui pour être secondaires n’en sont pas moins essentiels, Dominique Reymond, Bertrand Belin, Marie Rivière, Virginie Ledoyen et Romane Bohringer, qui m’ont procuré beaucoup d’émotion. 

Valérie Donzelli m’a fait l’amitié de m’inviter plusieurs fois sur le tournage. Cela restera une expérience aussi troublante qu’inoubliable.

(Dossier de presse)