Tout le monde connaît la Grande Vague, mais que sait-on d’Hokusai ?
Japon, XVIIIe siècle. Alors que le pouvoir impérial impose sa censure sur les artistes, le jeune Shunrô, apprenti peintre, est exclu de son école à cause de son tempérament impétueux et du style peu conventionnel de ses estampes. Personne n’imagine alors qu’il deviendra Hokusai, célèbre auteur de la Grande vague de Kanagawa.
Au-delà du peintre et de sa vie, Hokusai nous immerge dans le Japon de l'Ère d'Edo, au tournant du XIXe siècle. Il nous fait notamment découvrir le rôle des libraires, éditeurs et dénicheurs de talents de l'époque, à travers le personnage de Juzaburo Tsutaya, premier à pressentir le potentiel du jeune dessinateur pourtant encore en recherche de son style. Il aborde également la répression politique : divertissement populaire, les estampes étaient sévèrement contrôlées, la créativité devenant alors une question de vie ou de mort. Hajime Hashimoto s'attache également à retranscrire avec beaucoup de réalisme les techniques utilisées. De la manière différente qu'a chaque artiste de tenir et manier son pinceau à la description du procédé de gravures sur bois sérigraphiées permettant la diffusion de grandes quantités d'estampes, la fabrication des œuvres se déroule sous nos yeux. Portrait d'un homme et de son époque, Hokusai est une évocation passionnante dont on sort avec une seule envie : (re)découvrir les milliers d’œuvres produites par le maître tout au long de sa vie.
Bande-annonce
Presse
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On a l’habitude des biopics d’artistes qui tentent de reproduire l’univers esthétique du peintre à l’image… avec des résultats rarement convaincants. Pour faire vivre la figure mythique de Hokusai, Hashimoto choisit une approche quasi documentaire. Il accompagne le jeune peintre dans les bas-fonds d’Edo et filme avec une remarquable précision le travail de création. Dans son économie de moyens et son attention aux détails, ce parcours du printemps à l’hiver, de la jeunesse à la vieillesse, prend une vraie profondeur philosophique. Un film remarquable.
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Les acteurs de Kore-eda (Yûya Yagira de Nobody Knows, Hiroshi Abe de Still Walking) portent ce drame historique à la mise en scène élégante mais académique, là où on aurait espéré davantage de lyrisme. L’ambiance assez austère est heureusement traversée de fulgurances poétiques.
Générique
Acteurs et actrices
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Yûya Yagira → Hokusai Katsushika, jeune
Min Tanaka → Hokusai Katsushika, vieux
Hiroshi Abe → Juzaburo Tsutaya
Munetaka Aoki → Kozan Takai
Haruka Imô → Asayuki
Eita Nagayama → Tanehiko Ryutei
Miori Takimoto → Koto
Hiroshi Tamaki → Utamaro Kitagawa
Kanji Tsuda → Goemon Nagai
Yuki Tsujimoto → Bakin Takizawa
Seishû Uragami → Sharaku Toshusai
Filmographie
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Le château de la Reine
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Hana to Ebi : Zero
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Princess Sakura : Forbidden Pleasures
Pour aller plus loin
Introduction
Katsushika Hokusai, aussi appelé le « fou de dessin » (l’un des 120 patronymes qu’il a utilisés au cours de sa vie), jugeait n’avoir rien produit de bon avant l’âge de 60 ans, et se réjouissait à l’âge de 75 ans des progrès qui l’attendaient encore. Cette exigence, ce désir constant de perfectionnement et cette conviction qu’avec la vieillesse vient la véritable vision, n’est pas sans rappeler le mot d’encouragement d’Akira Kurosawa à Ingmar Bergmann à l’occasion de son 77ème anniversaire : « Un humain n’est pas vraiment capable de créer de très bonnes œuvres avant d’avoir atteint 80 ans »...
Entretien avec Hajime Hasimoto, réalisateur
Comment avez-vous appréhendé le personnage d’Hokusai ?
Le document le plus connu concernant Hokusai est La vie de Katsushika Hokusai, biographie écrite à l'ère Meiji. Mais pour ma part, je ne pense pas que toute sa vie soit fidèlement relatée dans ce livre. Par exemple, il y est écrit qu’Hokusai a déménagé 93 fois, or il se peut qu'il ait parfois été amené à le faire contre son gré. L'auteur, Kyoshin Iijima, était un ancien serviteur du shogunat, d'un tout autre rang que Hokusai, et il y a de fortes chances qu'il n'ait traité qu'un aspect de sa vie.