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Si tu es un homme

Un film immersif dans les mines d’or du Burkina Faso, un docu splendide, sidérant par sa beauté.


Mine d’or de Perkoa, Burkina-Faso. Opio a 13 ans et travaille en surface, gagnant pour seul salaire un sac de cailloux par mois. Son père souhaite qu’il intègre une formation professionnelle, mais il ne peut pas payer les frais de scolarité. Opio doit donc réunir cet argent et demande à son patron une promotion : le droit de descendre dans les galeries souterraines où l’on dit que les hommes peuvent devenir riches.
"Après trois courts métrages documentaires tournés en Afrique de l’Ouest, le jeune Français Simon Panay, 29 ans, retourne au Burkina Faso pour son premier long. Il y dépeint le quotidien ambivalent d’Opio, adolescent obligé de travailler dans une mine d’or pour avoir une maigre chance de réaliser son rêve. 
Le documentaire dévoile d’entrée de jeu les deux facettes de la commune de Perkoa, au Burkina Faso. En surface, le soleil cogne et éblouit. En profondeur, les mines d’or baignent dans une obscurité permanente. Les deux mondes communiquent pourtant grâce aux habitants qui travaillent dans ces galeries où coups de pioche et machines se répondent. Parmi ce groupe de vaillants travailleurs, un plus petit gabarit se faufile. Opio, 13 ans seulement, est le plus jeune à descendre les 250 mètres sous terre, là où se trouvent les pépites d’or qui pourraient lui permettre de réaliser son rêve : aller à l’école. Car cette envie a un prix, celui du sacrifice de sa jeunesse insouciante et, plus concrètement, 35000 francs CFA(53 euros) l’année.
La caméra de Simon Panay laisse entrevoir la vie d’Opio, dont les gestes sont encore enfantins mais qui fait déjà face à des dilemmes d'adulte. Jamais l’adolescent ne dévoile vraiment ce qu’il ressent ou pense, mais ses parents et les images le font pour lui :la situation n’est-elle pas inadaptée pour un homme qui ne l’est pas encore ? Sans jamais moraliser, Si tu es un homme esquisse de multiples réponses à cette question" Trois Couleurs

Bande-annonce

Presse

  • Documentaire sublimé par Opio, treize ans et forçat dans les mines d’or du Burkina Faso, Si tu es un homme sidère par sa beauté sans effets.

  • Documentaire âpre sur le destin d’un jeune garçon condamné à creuser les entrailles de la terre pour dénicher des miettes d’or, Si tu es un homme de Simon Patay nous confronte autant à la cruauté de ce monde qu’à la terrible innocence de ceux qui se savent abandonnés par leurs aînés.

  • Leçon de ténacité et louange de l’effort, même lorsqu’il s’avère vain, Si tu es un homme rappelle, si besoin en était, que le documentaire est aussi cinématographique que la fiction et impose son auteur comme un cinéaste à suivre absolument.

  • Pourtant, les yeux du gamin conservent une intensité brûlante. La caméra de Simon Panay le montre, dans un fulgurant raccourci. Dans les premiers plans, Opio est filmé en longue focale : il est net, son environnement est flou. À la fin, il est complètement inséré dans le décor. Dans ce genre d’histoire, le happy end n’existe pas.

  • Passionnant, le documentaire de Simon Panay suit un jeune Burkinabè de 13 ans employé dans des mines d’or. Le réalisateur filme méticuleusement, et avec une grande neutralité, ce triste parcours.

  • La caméra de Simon Panay ne juge pas, elle nous confronte à la triste réalité d'un monde où la seule perspective est de trouver le minerai dans des pierres que l'on concasse à même le sol. Quitte à y perdre la vie...

  • [...] ce documentaire impressionnant peut faire changer les choses s'il est reconnu comme il le mérite.

  • Sublimé par sa photographie, Si tu es un homme, chronique du quotidien d’Opio, se révèle tout à la fois récit d’initiation, peinture du pays profond, du dénuement d’une partie de la population, des solidarités soupapes, des pesanteurs sociétales.

  • Simon Panay, documentariste élégant, privilégie l’humanité des hommes au labeur, et interroge, sans misérabilisme, l’avenir. Tourné sur deux années, le film est à la fois poignant et beau à regarder.

Générique

  • Réalisateur

    Simon Panay

  • Durée

    1h24

  • Pays

    FranceBurkina Faso

  • Date de sortie

    1er mars 2023

  • Distributeur

    JHR Films


Filmographie

  • 1er film

Pour aller plus loin

Entretien avec Simon Panay, réalisateur

Après votre court-métrage Ici, personne ne meurt (2015), tourné dans une mine d’or au Bénin, vous plongez votre caméra dans la mine de Perkoa au Burkina Faso. Pourquoi avez-vous choisi de renouer avec ce décor minier ?

J’ai réalisé tous mes films en Afrique de l’Ouest et c’est pour ainsi dire là-bas que j’ai appris à faire des films au côté de documentaristes comme Souleymane Drabo, à qui je dois beaucoup. J’ai vécu une bonne partie de ma vie d’adulte au Burkina, que je considère comme mon deuxième pays. Pour mon troisième documentaire, j’ai en effet découvert le monde des mines d’or artisanales, et c’est un monde qui m’a particulièrement fasciné. Plonger dans cet univers artisanal, en compagnie des orpailleurs de la mine de Perma, au nord Bénin, m’a permis de comprendre ce qui m’échappait: leurs mentalités, leurs croyances, leurs motivations, pourquoi certains restent et d’autres partent...