Vous avez choisi de tourner dans la région du Bajo Cauca, réputée dangereuse ? Pourquoi ce choix ?
Je ne sais pas combien de personnes m'ont dit que je ne pourrais pas tourner à Bajo Cauca, mais je n'ai jamais abandonné. C'était peut-être le premier acte politique de ce film. Prouver qu'il ne devrait pas y avoir de territoires interdits, qu'il ne devrait pas être impossible à quiconque de connaître la beauté, c'est aussi un acte de résistance. Et confi rmant que d’une certaine manière, le pouvoir des violents réside aussi dans leur construction de la rumeur même de la violence, en créant tellement de peur qu’elle empêche le contact avec le territoire.