Le Lion et les trois brigands est adaptée de l’œuvre de l’auteur norvégien Thorbjørn Egner, Les habitants et les voleurs de Cardamome. Auteur pour enfants, Thorbjørn Egner fut aussi illustrateur, radiodiffuseur, scénographe, dramaturge, parolier et compositeur !

Les pièces et les chansons qu’il a écrites font partie intégrante de l’enfance norvégienne. Un parc d’attractions accueille chaque année des milliers de familles qui viennent se promener dans la ville de Cardamome et assister aux pièces de théâtre et spectacles de cirque imaginés par Egner.

Egner est né en 1912, dans un quartier populaire d’Oslo. Il se fit connaître avec de drôles de personnages : les trolls dentaires Karius et Baktus. Par la suite, les mondes imaginaires de La forêt enchantée de Oukybouky et de Cardamome ont fait de lui un auteur incontournable de la littérature jeunesse dans de nombreux pays. Egner a écrit plus de trente livres pour enfants. Il a traduit en norvégien Winnie l’ourson et a signé quelques livres pour adultes. Il a également passé vingt-cinq ans de sa vie sur son plus ambitieux projet, la conception de manuels scolaires, qui ne furent jamais inclus dans les programmes scolaires norvégiens.

Les brigands de Cardamome, comme la plupart des personnages d’Egner, ont commencé leur carrière à la radio. Ce récit a été inspiré par le voyage qu’Egner et sa famille ont effectué à travers l’Europe et le Maroc dans les années 1940. La ville de Cardamome aurait été dessinée à partir des croquis dessinés par la famille dans la ville marocaine fortifiée d’Essaouira.

Comme dans Oukybouky, l’intrigue du Lion et des trois brigands repose sur une règle sociale qui assure une vie en communauté harmonieuse : « Tu ne dérangeras jamais autrui, tu seras juste et bon et je respecterai tout ce que tu pourras faire d’autre ». Cette comédie musicale et ses dix-neuf chansons présentent ainsi une véritable vision de la vie en société. Au fil du récit, Thorbjorn Egner échafaude une proposition sociale subtile. Les adultes comme le jeune public seront ainsi amenés à s’interroger sur leur propre conception de la justice :

• Faut-il inclure celles et ceux qui ne respectent pas les règles sociales ?
• Quelle est la différence entre une attitude bienveillante, complaisante ou rigide ?
• Peut-on changer les autres par la force ?
• Comment construire une société diversifiée et donner à chacun·e une place ? Cette œuvre nous raconte qu’il est possible de faire preuve de tolérance. De cette attitude dépendent l’inclusion de tout·e un chacun·e et l’esprit citoyen. Ce conte met ainsi l’accent sur le vivre ensemble et représente une société égalitaire au sein de laquelle chacun·e a son mot à dire et a une valeur égale.

Depuis les années 1970, l’aspect traditionnel et genré de cette œuvre a fait couler beaucoup d’encre ! La rigueur morale y est en effet incarnée par le personnage d’une femme célibataire plutôt revêche et très maniaque. Comme dans de nombreux contes, les rôles des personnages reposent sur certains stéréotypes. Mais ici, celui de la vieille fille qui se dévouerait aux fourneaux est bien vite déjoué par la suite de l’intrigue : ce n’est pas parce qu’elle tient sa propre maison que tante Sofie va devenir la domestique de celle des voleurs ! Elle refuse tout net d’être considérée comme l’aide ménagère qu’ils souhaitaient kidnapper et leur apprend même comment se prendre en main !