The Host

Le plus grand film de monstre 🌊


À Séoul, Park Hee-bong tient un petit snack au bord de la rivière Han où il vit avec les siens. Il y a son fils aîné, l'immature Gang-du, sa fille Nam-joo, une championne malchanceuse de tir à l'arc, et Nam-il, son fils cadet éternellement au chômage. Tous idolâtrent la petite Hyun-seo, la fille unique de Gang-du. Un jour, un monstre géant et inconnu jusqu'à présent, surgit des profondeurs de la rivière. Quand la créature atteint les berges, elle se met à piétiner et attaquer la foule sauvagement, détruisant tout sur son passage. Le snack démoli, Gang-du tente de s'enfuir avec sa fille, mais il la perd dans la foule paniquée. Quand il l'aperçoit enfin, Hyun-seo est en train de se faire enlever par le monstre qui disparaît, en emportant la fillette au fond de la rivière. La famille Park décide alors de partir en croisade contre le monstre, pour retrouver Hyun-seo... 
Truffé de séquences délirantes, The Host est un film de monstre aussi drôle que spectaculaire.

Une ressortie attendue

Le film mythique de Bong Joon ho revient sur les écrans dans une version restaurée. Seize ans plus tard, The Host reste inégalé. Les effets spéciaux sont toujours aussi impressionnants et le mélange d’action, de comédie et de mélodrame demeure virtuose et explosif. Consacré par la Palme d’or en 2019 avec Parasite, tout le génie de Bong Joon ho est déjà présent dans ce film qui réussit un pari fou : allier le divertissement au cinéma d’auteur, tout en proposant un spectacle techniquement parfait. Pari remporté puisque The Host a été vu en Corée du Sud par 13 millions de personnes, en faisant le plus grand succès de tous les temps.

Aujourd’hui encore, The Host n’a pas d’équivalent et ne ressemble à aucun autre « film de monstre ». Mais en est-il tout à fait un ? Entre Memories of Murder et The Host, Bong Joon ho fait un pas de géant. Il passe d’un polar sombre et intimiste, se déroulant dans un petit périmètre de campagne, à un film d’action au cœur de Séoul en pleine crise sanitaire. En filigrane peuvent se lire les incidents politiques ayant agité le monde en ce début des années 2000 et un portrait aussi impitoyable que sensible de la Corée.

Bande-annonce

Presse

  • Baroque, terrifiant, corrosif, burlesque… Voilà toute la richesse de ce film du Coréen Bong Joon-ho, antérieur à Parasite, mais lui ressemblant.

  • Bong Joon-ho réinvente le mythe de Godzilla, le monstre japonais, avec ce qu’il sait faire de mieux : une fresque familiale et un regard acide sur la société. Mêlant fantastique, aventure et humour, le film est une réflexion fine sur l’ingérence, les conséquences écologiques de l’intervention humaine et la peur.

  • Le film s’achève dans un final épique et lyrique contrastant avec la somme de scènes burlesques. Non content de maîtriser son discours à la perfection, Bong en maîtrise aussi la forme, des apparitions du monstre à la virtuosité des mouvements de caméra, en passant par une utilisation de la profondeur de champ d’une grande acuité. Ajouter à cela des effets spéciaux remarquables.

  • Film de monstre, mais aussi satire et fable écolo, The Host de Bong Joon-ho revient hanter les salles 17 ans après.

  • (...) l'un des meilleurs films de monstres (...) mixant allègrement l'épouvante, la comédie, l'action, la science-fiction, le drame et la satire sociale. Un vrai bonheur !

  • Bong Joon-ho réussit la comédie-thriller écolo-horrifique la plus démentielle qui ait jamais été faite. Normal, c'est sans doute la première.

  • (...) la plus grande beauté de The Host : si le monstre est un événement, l'événement lui-même n'est rien d'autre qu'une arrivée, une venue. Venir, venir à, arriver, c'est le programme du film. Chaque plan est une invitation.

  • Loin du film gore décérébré, "The Host", éloge de la famille et de la marginalité, s'affirme comédie carnassière et réjouissante.

  • (...) un spectacle assez réjouissant, variation attendue, mais exécutée avec beaucoup de savoir-faire et de malice, autour d'une famille de déclassés confrontée à un épouvantable lézard géant (...)

  • Avec ce film jubilatoire, Bong Joon-Ho transcende à nouveau le film de genre.

  • The Host vaut (...) surtout pour lui-même, grâce à une mise en scène époustouflante (...)

  • (...) The Host est un ovni d'une audace et d'une inventivité débridées.

  • Epopée politique d'une famille partie à la recherche d'un enfant enlevé par un monstre. Un éblouissement.

  • (...) tout autant une satire politique, un mélo familial, un plaidoyer écologiste ou une comédie, qu'un film de genre prenant d'étonnantes libertés avec les conventions holywoodiennes.

  • Réalisée avec une maestria impressionnante et une qualité photographique rare, cette oeuvre coréenne est à la fois une charge politique féroce contre les pollueurs et l'arrogance des Etats-Unis (...)

  • Alors pareil à tous les grands succés populaires coréens, du mélo à la comédie, The Host raconte une histoire de courage, de survie et d'acharnement.

  • (...) Un film tout en contrastes, paradoxes et subtilités.

  • On tremble plus d'une fois, on reste aussi scotché par l'imagination délirante à l'oeuvre ici.

Générique

  • Réalisateur

    Bong Joon Ho

  • Scénaristes

    Bong Joon Ho, Ha Won-jun et Baek Chul-hyun

  • Durée

    2h00

  • Pays

    Corée du Sud

  • Titre original

    괴물 (Gwoemul)

  • Date de sortie

    22 novembre 2006

  • Date de reprise

    8 mars 2023

  • Distributeur

     The Jokers / Les Bookmakers


Acteurs et actrices

  • Song Kang-ho → Park Gang-Doo

    Byun Hee-Bong  → Park Hie-bong

    Park Hae-il → Park Nam-il

    Bae Doona  → Park Nam-Joo

    Ko Asung  → Park Hyun-seo

    Jae-eung Lee  → Se-jin

    Dong-ho Lee → Se-joo

    Je-mun Yun  → Sans-abri

    Pil-sung Yim  → Fat Guevara


Filmographie

Pour aller plus loin

Dans l'imaginaire de Bong Joon Ho

« Adolescent, je vivais à côté du fleuve Han. J’étais plein d’imagination, et un jour, j’ai réellement cru y voir émerger un monstre près du pont de Jamsil. Mais la vraie raison est que j’étais passionné par le monstre du Loch Ness depuis l’enfance et que je me demandais comment transposer en Corée cette mythologie européenne. Avant le tournage de Memories of Murder, j’ai fait une présentation du film pour la société de production Chungeorahm. Je leur ai juste montré des photos de Nessie et du fleuve Han et ils ont été tout de suite d’accord. Tout ce qui concerne les militaires US et la famille m’est venu en cours d’écriture. L’idée d’utiliser les codes du film de genre américain pour critiquer les USA m’amusait beaucoup mais je ne voulais pas non plus passer deux heures à attaquer les Américains. »

Un film de famille

De tradition confucéenne, la Corée accorde une place primordiale à la famille. La famille Park est tellement dysfonctionnelle qu’elle pourrait sembler de prime abord être une critique de cette idéalisation. La grande scène des funérailles collectives où la famille se bat entre elle, en même temps qu’elle se tord de douleur sur le sol sous le portrait de Hyun-seo, est un grand moment comique du film. Bong Joon ho se moque de l’amour des Coréens pour le mélodrame et les effusions sentimentales. Pourtant, les liens familiaux finiront par se resserrer lorsqu’il s’agira de lutter contre des ennemis communs, autant le monstre que l’armée les empêchant de porter secours à Hyun-seo.

Un père et sa fille

GANG-DU, L’ANTI-HÉROS

Bong Joon ho effectue une série de rimes entre le monstre et Gang-du, comme pour signifier qu’ils sont tous les deux le résultat d’une même violence sociale, autant écologique qu’économique. Gang-du a une sorte de nature animale : il dort la plupart du temps et ne se réveille que lorsqu’il a faim. Au début du film, Se-joo, son futur fils adoptif, essaye de lui dérober de la nourriture alors qu’il est endormi dans sa buvette. Hyun-seo essayera elle aussi de s’évader en trompant la vigilance du monstre endormi, masse avachie comme l’était son père. Lors de la scène de l’attaque sur les berges du fleuve Han, la course du monstre et celle de Gang-du sont montées en parallèle, et ils sont aussi empotés et maladroits l’un que l’autre.

Construire le monstre

L’évolution de Gang-du, changeant de comportement au cours du film, sa résistance aux opérations chirurgicales et à l’anesthésie, en font une sorte de mutant. Le monstre est lui-aussi une créature chimérique et un composition d’animaux hétéroclites. Les premières images diffusées dans la presse faisaient croire à un cousin du monstre du Loch Ness, un diplodocus au long cou dépasse de l’eau. On se doute que ces images permettaient à Bong d’exprimer son amour pour Nessie. Le cou était en réalité la queue de l’animal, celle qui lui servira à enlever Hyun-seo. Le reste du corps est celui d’un cétacé doté de pattes. Sa particularité, qui achève d’en faire un des monstres les plus inoubliables du fantastique contemporain, est sa gueule qui s’ouvre en corolle comme une fleur de chair. L’autre élément caractéristique est sa gestuelle désordonnée.

Un monstre politique et social

L’AFFAIRE MCFARLAND 

Dans le prologue de The Host, un militaire ordonne à un jeune employé coréen de se débarrasser de bouteilles de formaldéhyde directement dans l’évier de la morgue. Le Coréen proteste, mais le militaire se montre sec et intimidant. La raison de cette action irresponsable : le militaire déclare « détester la poussière plus que tout. » 

En février 2002, ce sont bien plusieurs centaines de bouteilles de formaldéhyde, utilisées pour la conservation des cadavres, qui ont été jetées dans l’évier de la morgue d’une base militaire pour se déverser dans le fleuve Han, principale source d’eau potable de Séoul. Suite à la révélation du scandale, l’affaire fut bloquée pendant deux ans et demi en raison de conflits sur des questions juridiques...

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