D'une force et d'une sensibilité rares
L'excellente prestation de Lucie Debay rend le tout crédible et prenant.
Grand film d’acteurs, tous virtuoses d’une petite musique où la fausse note est celle de la vie qui n’a pas donné les bonnes cartes à tout le monde.
C’est avec beaucoup de finesse et de sensibilité qu’Audrey Estrougo dresse le tableau d’une famille dysfonctionnelle.
À l’arrivée, le film convainc par son traitement tranchant, naturaliste, remarquablement travaillé dans sa manière, en particulier lors de plans-séquences jouant sur l’écran large et sur l’emploi audacieux du flou/net dans les gros plans…
Audrey Estrougo
Audrey Estrougo
1h22
France
6 avril 2022
Damned Films
Virginie van Robby → Manu
Lucie Debay → Nathalie
Anne Coesens → Edith, la mère
Benjamin Siksou → Baptiste
Théo Christine → Aurélien
François Creton → Michel, le père
S’agit-il d’un projet aux résonances autobiographiques ?
Oui, dans la mesure où il s’inspire de mon histoire familiale, même si je n’ai pas de sœur malade, mais un petit frère. En effet, j’ai essayé de prendre du recul en pensant que si je m’attachais à la trajectoire de deux sœurs, ce serait plus simple pour en parler – avec davantage de pudeur et de respect vis-àvis de mon frère. Ensuite, je voulais garder l’idée de raconter une histoire et d’introduire une part de fiction : avec les artifices de la narration, je tenais à m’éloigner de la dimension autobiographique stricto sensu...
Les troubles psychiques demeurent encore et toujours un sujet sensible. Et, plus particulièrement, la schizophrénie, victime de tant de fausses représentations et de clichés blessants véhiculés par la littérature et le cinéma. Dans le film d’Audrey Estrougo, ce trouble, qui implique dans les moments de crise une perte de contact avec la réalité et qui se caractérise par des manifestations aux tournures inattendues, souvent dites étranges (hallucinations pouvant affecter tous les sens, idées délirantes, propos incohérents), et par des symptômes entraînant des troubles cognitifs (troubles des différentes mémoires, de la motricité et de l’attention), est abordé avec tact, sensibilité et une extrême justesse.
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