Dès le début d’ASHKAL, on est frappé par la façon résolue avec laquelle vous tournez le dos aux clichés associés
au Maghreb et à son cinéma : au lieu du soleil, une lumière dure et sombre ; au lieu des rues animées, des décors
déserts ; au lieu de la chronique, le croisement de plusieurs genres, polar, fantastique…
L’envie première était en effet de s’essayer au film de genre, tentative très rare en Tunisie. Notre cinéma reste souvent à la surface des choses. Il se cantonne souvent à une approche frontale de la réalité, à quelques thèmes laissant peu de place à l’imagination : la Tunisie accueillante où il fait beau et chaud, les marchés, les épices, ou les contradictions entre modernité et tradition, la situation de la femme, la religion… Il y a tellement plus à faire et à montrer, tellement plus d’espaces et de possibilités à investir...