En reconstituant ce fait divers trouble, Jean-Paul Salomé signe un film-dossier solide, constamment captivant.
En reconstituant ce fait divers trouble, Jean-Paul Salomé signe un film-dossier solide, constamment captivant. Avec une interprétation saisissante - une de plus ! - d'Isabelle Huppert.
Un thriller passionnant. Rythmé, très bien construit, La Syndicaliste traite aussi du caractère dangereusement obsessionnel et addictif du pouvoir et du surinvestissement au travail, injectant suffisamment de nuances pour être à la fois une œuvre grand public captivante et un sujet de réflexion citoyenne de première importance.
Jean-Paul Salomé
Fadette Drouard et Jean-Paul Salomé
d'après le roman de Caroline Michel-Aguirre
2h02
France
1er mars 2023
Le Pacte
Isabelle Huppert → Maureen Kearney
Alexandra Maria Lara → Julie
Marina Foïs → Anne Lauvergeon
Yvan Attal → Luc Oursel
Pierre Deladonchamps → Adjudant-Chef Brémont
Grégory Gadebois → Gilles Hugo
Geno Lechner → Véronique
Christophe Paou → Arnaud Montebourg
Aloïse Sauvage → Chambard
Gilles Cohen → Maître Témime
François-Xavier Demaison → Jean-Pierre Bachmann
LA SYNDICALISTE est tirée d’une histoire vraie. Comment en avez-vous pris connaissance ?
C’est un tweet qui m’a aiguillé vers ce fait divers. Quelqu’un évoquait le livre de la journaliste Caroline Michel-Aguirre, LA SYNDICALISTE, sur le point de paraître. Je me suis renseigné et j’ai senti qu’il y avait la matière d’un film. J’avais déjà eu envie de faire un film sur une lanceuse d’alerte, autour d’Irène Frachon et du scandale du Mediator, mais ça ne s’était pas fait. Les pressions qu’avait subies Maureen Kearney, « la » syndicaliste d’Areva, l’agression violente dont elle avait été victime étaient puissamment dramatiques. On était allé très loin pour la contraindre à arrêter ses investigations...
Jouer une personne réelle, vivante, cela offre des pistes pour l’allure du personnage, a fortiori dans le cas de Maureen Kearney, qui ne correspond pas tout à fait à l’idée qu’on peut se faire d’une syndicaliste - bien que les gens soient toujours surprenants et différents de l’image qu’on se fait d’eux à travers leur fonction. On a pu s’inspirer de la manière dont elle s’habille, se maquille, se coiffe, de sa blondeur, de son chignon, et aussi des bijoux qu’elle porte. Cela m’intéressait de la rencontrer, mais le jeu reste toujours un travail d’imaginaire, et on peut se détacher de la réalité autant qu’on le veut. Je ne suis pas sûre qu’avoir un « vrai » modèle accroisse la responsabilité vis-à-vis de la personne que l’on joue. D’abord la responsabilité est beaucoup sur les épaules du metteur en scène ; ensuite, l’intérêt de ce sujet, parmi d’autres, c’est le scepticisme : laisser l’ambiguïté fabriquée par le regard des autres sur le personnage...
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