Une œuvre profondément pacifiste
Ce film a le mérite d'évoquer son sujet avec modestie, sobriété et de tirer le meilleur parti de l'engagement de ses acteurs, en premier lieu Omar Sy, impeccable.
Le scénario concocté par Mathieu Vadepied et Olivier Demangel avance tambour battant, resserré autour des deux personnages principaux. Film à message sur le sacrifice (d’un père pour son fils, des Africains pour la France), Tirailleurs ne s’embarrasse pas de nuances, faisant primer une efficacité narrative et visuelle qui fait la part belle à Omar Sy.
Omar Sy comme jamais vu !
De quoi dépeindre une nouvelle fois les affres de la guerre. Pour autant, le récit gagne en originalité par le point de vue qu'il veut apporter : la mise en lumière des Sénégalais envoyés dans les tranchées. Le tout est délivré par une photographie typique de film de guerre, mais tout à fait splendide et soignée.
Bouleversant !
Mathieu Vadepied
Olivier Demangel et Mathieu Vadepied
1h40
France, Sénégal
4 janvier 2023
Gaumont
Omar Sy → Bakary Diallo
Alassane Diong → Thierno Diallo
Jonas Bloquet → Lieutenant Chambreau
Bamar Kane → Salif
Alassane Sy → Birama
Aminata Wone → Salimata
François Chattot → Général Chambreau
Clément Sambou → Adama
Oumar Sey → Abdoulaye
Léa Carne → Lucie
Aristide Tarnagda → Cheikh
Le premier bataillon de tirailleurs a été créé par décret impérial en juillet 1857. Ce corps de militaires a été constitué au sein de l’empire colonial français et composé de soldats africains, du Maghreb à l’Afrique subsaharienne. Ils ont participé à des moments de gloire – la défense de Reims en 1918 ou la bataille de Bir Hakeim en 1940 – comme à des tragédies tels que les terribles massacres commis par la Wehrmacht à leur encontre lors de la campagne de France.
COMMENT EST NÉ LE PROJET DU FILM TIRAILLEURS ?
L’idée du film est née en 1998 avec la mort du dernier tirailleur sénégalais (Abdoulaye Ndiaye, à l’âge de 104 ans, il avait été enrôlé de force en 1914). L’ironie du sort est qu’il meurt la veille du jour où il devait recevoir la légion d’honneur promise par le président de la République, Jacques Chirac. A ce moment-là, et je ne sais pas pourquoi, je me dis que si ça se trouve dans la tombe du Soldat inconnu repose les restes d’un tirailleur de l’armée coloniale issu d’un de ces pays africains colonisés alors par la France...
NAISSANCE DU PROJET
« C’est un projet qui nous accompagne, Mathieu Vadepied et moi, depuis de longues années. C’est même le fil rouge de notre relation. Cela remonte au tournage d’INTOUCHABLES (le film réalisé par Olivier Nakache et Eric Toledano est sorti en 2011, Mathieu Vadepied en était le directeur de la photographie). Je me souviens précisément d’un moment à la cantine, on avait déjeuné ensemble, et Mathieu me parle de ce projet-là : et si le Soldat inconnu était un tirailleur sénégalais ? Il avait cette idée en tête. On a beaucoup échangé sur la question.
COMMENT AVEZ-VOUS TRAVAILLÉ AVEC MATHIEU VADEPIED, LE RÉALISATEUR ?
J’ai rencontré Mathieu Vadepied lorsque j’étais coscénariste de son premier film LA VIE EN GRAND (sorti en 2015). Assez naturellement, il m’a parlé de TIRAILLEURS, le projet le tenant à cœur depuis de longues années, il m’a proposé de travailler avec lui. On s’est lancés dans cette grande aventure, mais ça n’a pas été sans mal, pour des tas de raisons. L’écriture d’un film ressemble toujours un peu à son sujet. Notre travail s’est parfois apparenté à une guerre de tranchées. Et de fait, écrire sur la Grande Guerre est très complexe, avant tout parce que c’est une guerre immobile, une guerre statique, avec ces tranchées qui s’affrontent et ces soldats bloqués entre deux mondes....
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