On ne peut pas dire qu’il soit la gloire de son père, même si Youssef Salem a du succès
Le scénario cosigné avec Michel Leclerc (Le nom des gens) réserve de beaux moments sur le rapport à la célébrité et les racines familiales. Clairement orienté comédie, le film étrille au passage les médias. Les situations convoquant les personnages secondaires sonnent toutes justes. Mais l’atout du film est incontestablement Ramzy Bedia, qui n’a jamais été aussi remarquable.
Avec son écriture et des comédiens formidables, Baya Kasmi signe un film drôle, intelligent et décapant.
Une comédie aussi intelligente qu'efficace.
Ramzy Bedia endosse ce joli rôle en l'imprégnant de son humour, de sa pudeur et de son enthousiasme contagieux.
A travers les dérobades de son écrivain immature, Baya Kasmi propose une réflexion pertinente sur les rapports parfois conflictuels entre notoriété et racines familiales, moquant au passage, mais avec bienveillance, l’hypocrisie qu’elles suscitent. Les second rôles, bien dessinés et incarnés - Noémie Lvovsky s’en donne à cœur joie en éditrice enamourée -, accompagnent un Ramzy Bedia aussi touchant qu’amusant.
Baya Kasmi réussit un film tordant sur la notoriété, le mensonge et les injonctions dans lesquelles nous nous débattons, une farce universelle sur un sujet qui lui est cher : comment s’inventer soi-même. Elle le trouve en Ramzy, d’une tendresse inouïe.
Une comédie futée où brille Ramzy Bedia.
Une comédie tendre à la drôlerie percutante.
Baya Kasmi
Baya Kasmi et Michel Leclerc
1h37
France
18 janvier 2023
Tandem Films
Ramzy Bedia → Youssef Salem
Noémie Lvovsky
Melha Bedi
Caroline Guiela Nguyen
Oussama Kheddam
Abbes Zahmani
Tassadit Mandi
Lyès Salem
Vimala Pons
Comment est née l’idée de ce personnage d’écrivain maghrébin s’inspirant de sa famille pour écrire, tout en ayant peur qu’elle le découvre ?
L’idée est née lors de la réception de mon premier film, Je suis à vous tout de suite, l’histoire d’un frère et d’une sœur liés par un secret qui les éloignent. Ce qui m’intéressait c’était la façon dont les traumatismes intimes pouvaient influencer nos choix de vies, politiques ou religieux. Le film a été reçu par les journalistes sous un angle sociétal, et on m’interrogeait sur l’immigration magrébine, l’islam, les cités, le voile… Dans le même temps, j’ai eu des débats avec des gens de la même origine que moi qui trouvaient que j’avais mal représenté les maghrébins, que le film était trop choquant, voir raciste, bref que je n’avais pas le droit d’écrire ça sur « les arabes » ou « les musulmans ». Au-delà de ce traitement, le film était une œuvre personnelle, car bien qu’ayant tout fictionnalisé, j’évoquais certaines choses de mon enfance difficiles à énoncer. La sortie du film a été un moment émotionnel avec ma famille. Nous avions vécu la même situation avec Michel Leclerc à la sortie du film Le nom des gens, cette prise de conscience que la liberté de raconter une histoire engage les autres malgré nous, et malgré eux. Je ne savais pas pourquoi je le faisais, mais je savais que je ne pouvais pas faire autrement...
Nous avons 219 invités et aucun membre en ligne