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Du 21 juin au 4 juillet

Rétrospective Jean Eustache

Après la (re)découverte sur grand écran de son chef-d’œuvre légendaire La Maman et la Putain l’an dernier, treize films de Jean Eustache (fictions, courts métrages, documentaires, essais) ressortent en salles en copies restaurées.

L’événement que représente cette rétrospective tant attendue permet enfin d’appréhender l’intégralité de l’œuvre aussi brève qu’unique de Jean Eustache. Et cela ne rend que plus éclatante la cohérence poétique qui la traverse de part en part. 

Du côté de Robinson

1964

Daniel et Jackson, deux dragueurs sans-lesou se retrouvent Place Clichy pour chasser la souris. Dans les rues de Montmartre, ils accostent une femme qu’ils décident d’accompagner au dancing. En chemin, elle se confie à eux. Puis, une fois arrivée au bal, elle accepte de danser avec un autre type. Furieux, Daniel et Jackson se vengent de la manière la plus minable.

Le Père Noël a les yeux bleux

1966

Pour Noël, le jeune Daniel rêve de s’offrir un duffle-coat, ce qui lui permettrait de dissimuler ses hardes avantageusement. Il accepte donc de poser pour un photographe dans les rues de Narbonne, déguisé en père Noël. Méconnaissable sous sa barbe blanche, il accoste les passants – et surtout les passantes – leur proposant de se serrer tout contre lui le temps d’un cliché.

La rosière de Pessac

1968

Printemps 1968. Une vingtaine de notables se réunit autour du maire de Pessac pour comparer les situations de quelques jeunes filles triées sur le volet. La plus vertueuse est élue 72ème Rosière de Pessac. La cérémonie est organisée selon un protocole strict : la remise de la dot, le cortège mené par la fanfare, la messe, les discours, le banquet et ses chansons à boire.

Numéro zéro

1971

Jean Eustache filme sa grand-mère, Odette Robert, 70 ans, qui raconte l’histoire de sa vie: son enfance heureuse, la mort de sa mère, la cohabitation douloureuse avec sa bellemère, sa rencontre avec son mari, bien vite volage. Elle évoque les quatre enfants qu’elle a perdus, les maladies, les déménagements, la honte et les disputes. Elle confie aussi son inquiétude pour son petit-fils et pour son arrière-petit-fils qu’elle aimerait voir grandir encore quelques années.

Mes petites amoureuses

1974

Daniel, est un jeune garçon taiseux qui observe les filles avec convoitise. Il est élevé par sa grand-mère, à la campagne. Quand il atteint l’âge de 13 ans, sa mère, qui vit avec un ouvrier agricole dans un tout petit appartement à Narbonne, décide de le prendre avec elle. Daniel arrête l’école à contrecœur et entre comme apprenti chez un mécanicien. Il se lie d’amitié avec d’autres ouvriers qui passent leur temps libre au café, à fumer et à échafauder des stratégies pour séduire les filles.

Une sale histoire

1977

Un homme raconte devant une assemblée essentiellement composée de femmes, qu’il a découvert, dans le sous-sol d’un café parisien, un trou tout en bas de la porte des toilettes pour dames. Il s’est mis à descendre régulièrement, poser sa tête sur le sol de ces toilettes crasseuses pour observer le sexe des femmes. Le trou est devenu une obsession : il voulait voir directement par le sexe, plutôt que de passer par les étapes.

Les photos d'Alix

1980

Une photographe (Alix Cléo-Roubaud) discute avec un jeune homme (le fils de Jean Eustache). Elle lui montre des photos qu’elle commente. Elle explique ses effets, ses intentions, explique le contexte, décrit les personnages. Tantôt on les voit parler, tantôt on voit les photos plein cadre. Peu à peu le commentaire s’écarte des images. D’abord un peu, puis de manière de plus en plus flagrante au point de ne plus correspondre du tout à ce qu’on voit.

Le jardin des délices de Jérôme Bosch

1979

Il est deux heures du matin. Jean-Noël Picq, assis dans un fauteuil rouge, face à un homme et deux femmes, commente le troisième panneau du triptyque de Jérôme Bosch dont il tient une reproduction. Le peintre flamand y a représenté l’Enfer. Eustache montre en gros plans les détails décrits : bêtes costumées, monstres, hommes dévorés, étranglés, décapités, suppliciés… Picq évoque le désordre, la jouissance sans organe et la très grande tranquillité des personnages.

Offre d'emploi

1980

Mathieu Pelletier est à la recherche d’un poste de commercial. Il sélectionne une annonce dans le journal et se rend à l’entretien d’embauche. Il y détaille son expérience professionnelle. À l’issue de l’entretien, on lui demande d’envoyer une lettre de candidature manuscrite. La lettre est envoyée avec un paquet d’autres à une experte en graphologie qui fait d’abord un rapide tri, puis une analyse plus détaillée.