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« Le cinéma cherche, par le moyen des images et des sons, le chemin qui conduit aux régions ignorées des êtres et des choses. Non par curiosité ni délectation, mais bien pour y trouver ou, plus exactement, y rejoindre leurs secrets. » Jean Grémillon

« L’un des réalisateurs les plus importants de l’histoire du cinéma français. » Bertrand Tavernier

« Pour moi, c’est le meilleur film sur l’amour fou. C’est une tempête de sentimentalité. » Davy Chou

jeudi 15 juin à 20h15 au Caméo Commanderie


André Laurent, capitaine du remorqueur Le Cyclone, assiste avec son équipage à la noce d’un de ses marins avant d’être appelé en urgence pour secourir les passagers d’un cargo, dont Catherine, l’épouse du commandant. Alors que sa femme Yvonne lui dissimule sa maladie et le supplie de prendre sa retraite, André tombe follement amoureux de Catherine, avec laquelle il débute une liaison…


Un tournage rocambolesque

Le tournage de Remorques débute en juillet 1939. Deux semaines sont prévues pour les scènes d’extérieur, filmées à Brest et ses environs. Les scènes d’intérieur sont tournées aux studios de Billancourt à partir du 11 août 1939. Mais la production va s’interrompre le 3 septembre 1939 suite à la déclaration de guerre de la France et la mobilisation de plusieurs membres de l’équipe, dont Jean Grémillon et Jean Gabin. Le tournage reprend le 6 mai 1940 pour une durée de vingtcinq jours, grâce à une permission exceptionnelle accordée au réalisateur, à l’acteur principal et aux techniciens. Nouvel arrêt brutal au mois de juin avec le début de l’occupation. Faute de temps, toutes les scènes prévues au scénario n’ont pas pu être tournées, imposant certaines ellipses au montage. Alors que les Allemands font route vers Paris, le producteur Joseph Lucachevitch part pour les États-Unis. Louis Daquin, l’assistant réalisateur, et le monteur Marcel Cravenne emportent les bobines pour les mettre en lieu sûr vers ce qui sera bientôt la « zone libre ». 

Jean Grémillon finit par être démobilisé et le tournage de Remorques se termine dans les studios de Boulogne durant le printemps et l’été 1941. Les stars Michèle Morgan et Jean Gabin ont entretemps quitté la France pour les États-Unis. Fort heureusement, leur présence n’était pas requise pour les quelques scènes restant à tourner. La dernière image est enregistrée le 2 septembre 1941. De son côté, Jean Grémillon a pu récupérer les bobines dispersées lors de la débâcle (elles se trouvaient disséminées entre Marseille, Pau et Billancourt) avant de se lancer dans le montage. Le film sort finalement en salles le 27 novembre 1941 et bénéficiera d’un accueil public triomphal. 

Outre le contexte historique particulièrement explosif, le tournage de Remorques a également dû faire face à d’autres problèmes d’ordre... maritimes. Pour les besoins de la production, un remorqueur de haute mer ainsi qu’un cargo ont été réquisitionnés mais plusieurs facteurs entravèrent le bon déroulé du tournage : la météo s’est avérée particulièrement clémente alors que le scénario prévoyait des scènes de tempête. La débâcle de 1940 suivie du bombardement de Brest achevèrent de compliquer la situation. Finalement, ce sont des maquettes qui ont été utilisées pour les plans larges du remorqueur en pleine tempête. Ces scènes ont été tournées aux studios de Billancourt en août 1941. Quant aux plans montrant les marins à bord de la remorque, ils ont été filmés sur un véritable navire, mais par un temps plutôt clément.



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